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Les dispositifs existants

Même si des efforts restent à fournir pour mieux répondre aux besoins des personnes avec autisme en Algérie, l’État a mis en place des dispositifs et des réglementations sur le handicap permettant l’accompagnement et la protection des personnes avec autisme.

La prise en compte des besoins spécifiques liés à l’autisme est récente en Algérie. Néanmoins, toute personne avec autisme peut bénéficier des différents dispositifs mis en place pour accompagner et protéger les personnes en situation de handicap.

Les dispositifs du secteur de la Solidarité Nationale

Les fondements de la politique nationale de protection et d’action sociale en direction des personnes handicapées tirent leur ancrage dans les textes fondamentaux comme la Constitution.

La loi portant sur la protection et la promotion des personnes handicapées du 8 mai 2002 unifie les régimes de protection des personnes handicapées, dans le but de prohiber toute forme de discrimination liée au handicap et de mobiliser la société entière dans la défense des personnes handicapées.

Les dispositions de la loi s’inscrivent dans le cadre des principes fondamentaux de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par l’Algérie le 12 mai 2009.

Les programmes développés au profit des personnes handicapées visent :

  • l’éducation et l’enseignement spécialisés des enfants handicapés
  • les aides financières
  • la couverture sociale
  • la prise en charge des frais du transport des personnes handicapées
  • les actions de solidarité
  • l’accessibilité pour les personnes handicapées
  • l’insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées

Le Conseil national des personnes handicapées

Le Conseil national des personnes handicapées est un organe national consultatif. Il a pour mission d’évaluer la situation matérielle, morale et financière des personnes handicapées. Il est aussi chargé de formuler des recommandations et des propositions pour améliorer leurs conditions de vie.

Le Conseil est chargé de :

  • contribuer à l’élaboration des axes de la politique de protection et de promotion des personnes handicapées ;
  • examiner et coordonner les activités des différents ministères dans les domaines des droits des personnes handicapées ;
  • évaluer les stratégies et les politiques mises en œuvre pour que les droits des personnes handicapées soient respectés ;
  • contribuer à l’élaboration des rapports périodiques présentés par l’Algérie devant les instances des Nations unies et les institutions régionales.

Le soutien aux associations

L’État algérien incite les associations à s’investir dans la prise en charge des enfants handicapés par le biais de subventions. Elles sont encouragées à développer et à réaliser des activités en faveur des enfants en situation de handicap, activités qui peuvent être d’ordre éducatif, culturel, artistique et de loisirs.

Pour renforcer les capacités des associations à caractère social et humanitaire, un programme de formation a été mis en place : il vise à mettre à jour et à enrichir les pratiques des intervenants qui prennent en charge et accompagnent les personnes en situation de handicap.

La prise en charge institutionnelle

Pour répondre à la forte demande des parents d’enfants avec autisme, plus de 150 espaces ont été ouverts au niveau des centres psychopédagogiques pour enfants handicapés mentaux. Actuellement, environ 4 000 enfants avec autisme sont pris en charge au sein de ces espaces spécialisés.

Encourager l’intégration en milieu scolaire ordinaire

L’orientation scolaire des enfants avec autisme s’effectue selon la nature et le degré de son handicap. Le dispositif d’intégration des enfants handicapés en milieu scolaire ordinaire de façon totale et/ou partielle se fait conformément à l’arrêté interministériel du 13 mars 2014. Ce dernier fixe les modalités d’ouverture de classes spéciales pour enfants handicapés dans les établissements d’éducation et d’enseignement publics relevant du secteur de l’Éducation Nationale.

Une commission de wilaya spécialisée, composée de représentants des professionnels des secteurs de l’Éducation Nationale et de la Solidarité Nationale, est chargée d’orienter les enfants handicapés vers les classes spéciales ou vers les classes ordinaires et d’assurer leur suivi pédagogique.

Promouvoir l’insertion professionnelle des personnes handicapées en milieu ordinaire

Le décret relatif à la protection et à la promotion des personnes handicapées promulgué en 2014 définit :

  • l’obligation pour les employeurs de consacrer au moins 1 % des postes aux personnes handicapées (voir le guide de l’emploi des personnes handicapées) ;
  • la contribution financière au Fonds spécial de solidarité nationale des employeurs qui n’honorent pas l’obligation de réservation d’au moins 1 % des postes au profit des personnes handicapées ;
  • l’octroi de subventions au titre de l’aménagement et de l’équipement des postes de travail des personnes handicapées employées.

Les dispositifs du secteur de l’Éducation Nationale

L’Éducation Nationale, en lien avec les établissements hospitaliers et toutes les structures concernées, veille à la prise en charge pédagogique appropriée et à l’intégration scolaire des élèves handicapés et des malades chroniques. Pour cela, plusieurs dispositifs existent :

  • en cas de troubles légers, les enfants peuvent être accueillis en classe ordinaire, au niveau primaire, au collège et au lycée, conformément aux conditions prévues par la réglementation en vigueur ;
  • des classes spéciales peuvent être ouvertes en milieu scolaire ordinaire au niveau primaire, au collège et au lycée pour les enfants atteints d’une déficience mentale légère et qui ne peuvent pas être admis au sein des classes ordinaires. L’encadrement de ces classes spéciales est assuré par les professeurs, les maîtres d’enseignement spécialisé et par le personnel spécialisé compétent relevant des corps spécifiques du secteur de la Solidarité Nationale.

De plus, la durée de la scolarité obligatoire peut être prolongée de deux années pour les élèves en situation de handicap, qu’ils soient scolarisés en classe ordinaire ou en classe spéciale.

Scolarité, études et formation professionnelle

Les dispositifs du secteur de la Santé

L’efficacité de la réponse à la demande croissante en matière d’autisme dépend du nombre de structures et de professionnels formés et qualifiés. La formation des professionnels aux outils de diagnostic et de prise en charge médico-psychologique représente un défi majeur pour les structures de santé. Néanmoins, l’offre publique et privée de soins en santé est de plus en plus développée en matière d’accueil et de prise en charge des personnes avec autisme.

  • Les Établissements Publics de Santé de Proximité (EPSP) constituent la première ligne du système de santé publique : ils disposent de plus en plus d’un personnel qui se consacre progressivement au dépistage, à l’accompagnement ou au minimum à l’orientation des personnes avec autisme.
  • Les personnels des services de Protection Maternelle et Infantile (PMI) peuvent désormais bénéficier d’une formation continue sur l’autisme de façon à pouvoir ainsi participer au repérage des premiers signes.
  • Quelques Établissements Publics Hospitaliers (EPH) disposent de personnels capables d’accueillir, d’accompagner ou d’orienter des patients avec autisme.
  • 19 Établissements Hospitaliers Spécialisés (EHS) en psychiatrie disposent d’un service ou d’une unité spécialisée en santé mentale et psychique de l’enfant.
  • De plus en plus de cabinets privés de psychologues cliniciens, d’orthophonistes et de pédopsychiatres ouvrent dans le pays.

Les établissements publics de santé obéissent à la réglementation générale et sont créés par le Ministère de la Santé. En ce qui concerne les cabinets privés, ils obéissent aussi à un cahier des charges bien défini qui permet l’obtention d’un agrément de la part des services du Ministère de la Santé.

Des efforts pour la formation des professionnels de santé en matière d’autisme

Un effort est actuellement fait pour renforcer les capacités des professionnels de santé :

  • en incluant la question de l’autisme dans les cursus de formation initiale, notamment ceux en médecine générale, en pédiatrie, en ORL et en neurologie ;
  • en assurant la formation continue des personnels des structures de la PMI, en particulier les sages-femmes, les puéricultrices et les médecins.

Par ailleurs, le programme de renforcement des capacités des médecins généralistes en santé mentale lancé en 2019 intègre l’autisme. L’objectif est de combler les lacunes des professionnels de santé en la matière et de permettre le repérage et le dépistage précoces de l’autisme chez les enfants. Le but est aussi de favoriser le bon accompagnement médico-psychologique des adolescents et des adultes avec autisme.

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