Si la réponse aux défis de l’autisme reste insuffisante aujourd’hui en Algérie, le pays s’est engagé à l’améliorer. L’enjeu est de taille : l’autisme représente un problème majeur de santé publique.
L’autisme est un trouble dont les conséquences sont lourdes pour les personnes atteintes, les familles et la collectivité. Dans de nombreux cas – et en l’absence de prise en charge précoce –, l’évolution peut mener à des handicaps plus ou moins sévères. Les troubles du spectre de l’autisme sont fréquemment associés au handicap mental chez les enfants de 5 à 14 ans.
L’Organisation mondiale de la santé estime la prévalence de l’autisme à 1 % de la population mondiale. Rapportée à l’Algérie qui compte 45,02 millions d’habitants au 1er juillet 2021 (source : direction de la Population du Ministère de la Santé) et un million de naissances par an, il y aurait plus de 450 000 personnes avec autisme dans le pays. La question est donc une préoccupation importante pour les autorités en charge de la santé et de l’éducation. Il s’agit notamment d’améliorer le dépistage, le diagnostic et la prise en charge des personnes avec autisme, en cohérence avec les recommandations internationales.
De rares centres et services de soins développent, depuis quelques années, des programmes de diagnostic et de prise en charge cohérents avec les recommandations internationales. Les capacités algériennes sont donc encore largement insuffisantes. Peu de thérapeutes dans le pays sont formés aux principales pratiques et procédures recommandées car la formation aux méthodes de diagnostic et de prise en charge n’est pas intégrée aux cursus universitaires. De plus, les formateurs certifiés sont peu nombreux.
Les centres équipés et compétents font face à une demande croissante de la population. Ces services se trouvent principalement au sein d’hôpitaux psychiatriques et sont inégalement répartis sur le territoire national. De nombreux enfants ne bénéficient donc pas d’un diagnostic précis, ni des soins et du suivi appropriés. Par manque d’accompagnement précoce adapté, ils développent plus fréquemment des handicaps associés plus ou moins sévères.
Lire la synthèse de l’enquête sur la prise en charge de l’autisme en Algérie réalisée en 2018 dans six services de pédopsychiatrie d’Alger, Annaba, Blida, Constantine et Oran. L’enquête dans sa globalité est en cours de validation, elle sera ensuite mise en ligne.
Face à la nécessité de mieux répondre aux besoins des personnes avec autisme, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) se mobilise pour :
La problématique de l’autisme est multidisciplinaire et multisectorielle : elle exige l’élaboration d’une véritable stratégie nationale. Le plan national intersectoriel du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) a pour ambition de coordonner les efforts de tous les secteurs investis pour une meilleure prise en compte de l’autisme au niveau national.
Des dispositifs sont déjà mis en œuvre par le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de la Solidarité Nationale et le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
Retrouvez toutes les réponses aux questions que vous vous posez sur l’autisme dans la foire aux questions (FAQ).